La métacommunication dans la gestion des conflits
J’en ai vu des méthodes, techniques et autres recettes miracles pour la gestion des conflits. Pour autant, peu voire aucune de celles que j’ai consultées n’aborde le sujet de la métacommunication.
Pour arrêter de “jargonner” plus longtemps, la métacommunication est l’échange que peuvent avoir deux individus à propos de la façon dont ils communiquent. En gros c’est de la communication sur la communication. Voyons cette semaine en quoi consiste cette façon de prendre soin de la relation à l’autre.
Pour rendre à César…enfin à Greg
Le terme de métacommunication a été initialement employé par l’anthropologue et psychologue américain Grégory Bateson, l’un des fondateurs de la non moins célèbre école de Palo Alto.
Le concept lui est apparu alors qu’il observait des loutres en train de jouer à se battre… du moins en apparence. Il y avait en effet quelque chose dans leur “façon de faire” qui traduisait ceci : “ce que nous faisons là n’est pas un vrai combat, c’est un jeu”. Ce quelque chose est donc une forme de communication que les loutres employaient “au-delà” de l’action qu’elles étaient en train de mener. D’où le terme “Méta” qui, étymologiquement, signifie“au-dessus”.
Métacommuniquer est donc l’action qui consiste à prendre du recul par rapport au contenu de ce que nous échangeons à l’instant t pour observer notre relation, le contexte dans lequel nous échangeons et nos différents signes non-verbaux que nous émettons l’un envers l’autre.
Autant vous le dire d’emblée : ce n’est pas toujours évident. Cette gymnastique demande un certain entraînement car l’un des principaux facteurs pouvant freiner la métacommunication, notamment en cas de conflits, est la difficulté à réguler nos émotions.
Mais bon, comme le disait Napoléon Hill :
Chaque difficulté porte en elle le germe d’un avantage équivalent ou supérieur
Les avantages de la métacommunication en 4 points
- Se (re)centrer sur la relation
Métacommuniquer permet en effet de remettre la relation au centre des interactions entre les individus. Plus de bla-bla stérile qui tourne en rond et n’aboutit à rien si ce n’est à des engueulades, des crises de colères, de la frustration et autres réjouissances de cet acabit.
- Rendre explicite ce qui relève de l’implicite
C’est le principe même de la métacommunication. Les différents messages non-verbaux et les jeux psychologiques échangés entre les interlocuteurs sont invisibles tant que la lumière n’est pas tournée vers eux. Métacommuniquer revient à allumer la lumière et faire le tri dans tout ce mic-mac (j’avais un autre mot, mais j’ai envie de rester poli )
- Faciliter les échanges sur le contenu du discours… à posteriori
Une fois que les acteurs de la relation ont métacommuniqué, ils peuvent alors reprendre le fil de leurs échanges à un autre niveau que là où ils l’ont laissé. Ce niveau correspond à une amélioration de la qualité relationnelle à cet instant
- Prendre un temps de recul sur ce qui se joue ici et maintenant dans la relation
C’est quand les acteurs de la relation s’aperçoivent qu’ils tournent en rond dans leurs échanges, que l’un ou l’autre ou les deux ressentent une émotion de type colère ou des sentiments de type agacement, frustration, irritabilité que la métacommunication permet de se poser et remettre le compteur émotionnel à zéro ou, plus justement, sur un mode plus positif.
Quelques exemples de phrases où la métacommunication est sollicitée
- Je vois que notre conversation n’avance pas. Que se passe-t-il ?
- Pouvons-nous nous tutoyer désormais ?
- Qu’attendez-vous de moi dans cette situation ?
- Que dois-je comprendre du ton avec lequel tu me dis ça ?
- Qu’est-ce qui nous permettra de reconnaître que nous nous comprenons ?
- Si je t’ai dit ceci comme cela, c’est parce-que…
- Etc.
Source: le blog des rapports humains de Christophe PEIFFER
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