LES METHODES EN PSYCHOTHERAPIE

A-retenir-ISRI1PETIT GUIDE DE PRUDENCE

Aujourd’hui les méthodes dites de psychothérapie sont nombreuses. Que valent ces méthodes, quels sont leurs effets ? Nul ne le sait réellement. Chaque école, chaque psychothérapeute prône le recours à sa chapelle, en affirmant parfois de la façon la plus péremptoire que leur procédé est à la pointe du progrès et son efficacité sans équivalent. Pourtant, lorsque l’on pratique la psychothérapie avec suffisamment d’expérience et de recul, on sait que la méthode n’est guère en jeu dans le processus que développe le patient.

Force est de constater que la psychothérapie est devenue un marché où les « inventeurs » foisonnent, chacun tentant d’affirmer son originalité et de laisser son empreinte… La multiplicité des méthodes parle d’elle-même. Créer sa méthode traduit souvent de la part de son concepteur et expérimentateur un besoin de gratification narcissique généralement exacerbée par la médiatisation à outrance de notre société. Il s’agit du vieux mythe du fondateur, de l’inventeur génial, de celui qui désire, plus que tout, laisser son nom à la postérité. Il y a aussi une sorte de besoin d’identification : être un précurseur, à la manière de Freud par exemple.

Il nous semble plus pertinent de dire qu’il est plus important de choisir la personne, à savoir le professionnel, que son label d’appartenance ou sa méthode-miracle. Imaginer qu’on guérira grâce à l’hypnose, à la gestalt, à la P.N.L ou à la dernière thérapie à la mode, reste de la pure illusion. Ce qui fait qu’un être trouve son équilibre est d’abord lié à sa propre volonté, à sa ténacité personnelle, à sa capacité d’élaborer et de changer sa vie par lui-même, dans son quotidien si cela s’avère nécessaire. Tout est en jeu : la personnalité du patient, les failles de son développement, son milieu d’appartenance, ses conditions de vie, les rencontres qu’il va faire et la façon dont il exploitera toute ces éléments.

Il est certain que de fortes campagnes de médiatisation tendent à faire croire actuellement que « le monde psy » est la panacée, la réponse à tous les maux. Dans la vie concrète, il n’en est rien. Il existe des thérapies inefficaces, des thérapies interminables, des thérapies qui créent des dommages et cela, parfois, indépendamment même de celui qui la conduit. La réalité de la maladie mentale, la réalité de la chronicité et la réalité des états de décompensation, des suicides et des homicides liés à des raptus pathologiques en témoignent. Tous les vrais professionnels acceptant de se confronter à la réalité du monde psychiatrique font preuve d’humilité. Ils savent qu’ils ne sauvent personne et que leurs méthodes ne sauvent personne. Même si le piège de la « gourouisation » les menace eux aussi, ils sont mieux armés pour l’éviter.

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